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Un gouvernement de salut public

Provoquer et saisir l’occasion

mardi 8 décembre 2015, par François Bunner

Quand un adversaire n’a plus que des mauvais coups à jouer, aux échecs, on appelle ça un Zugzwang, en politique ça n’a pas de nom, mais c’est la situation de François Hollande. Les républicains sauront-ils provoquer et saisir l’occasion ?

Il faut que ça change ! Voilà ce que disent les citoyens.
Il faut que ça change ! Voilà ce que veut la nation.
Il faut que ça change ! Voilà ce que veut le peuple SOUVERAIN.
C’est compris ? Il faut que ça change !
Maintenant !

François Hollande pourrait persister sur sa ligne de toujours, même en la truffant de quelques mesures policières et de quelques expéditions militaires de plus pour soigner sa popularité, mais que changeront ces quelques mois supplémentaires ? Rien du tout. Pourrait-il réussir en quelques mois là où des décennies ont échoué ? Cela ne servirait qu’à s’enferrer un peu plus dans l’impasse où nous sommes.

C’est le premier point sur lequel il faut amener les débats : renoncer à s’entêter dans l’impasse ouverte il y a plus de 30 ans désormais.

La question suivante est : qui va mettre en œuvre ce changement ? Ceux qui ont créé la situation ? Jamais de la vie ! Une telle demi-mesure serait une aventure extrêmement risquée car il est à craindre que l’étape suivante du ras-le-bol et de la colère de la nation soit alors plus violente.

Jean-Pierre Chevènement [1] a avancé hier une idée qu’il aurait dû mettre sur la table le 21 avril 2002 : il faut un gouvernement de salut public à notre pays. Effectivement, nous en sommes là, seul un gouvernement de salut public sera en mesure de mettre en oeuvre le changement de cap dont notre pays a besoin.

Mais de quelle forme sera ce gouvernement de salut public ?
- un gouvernement de grande coalition qui rassemble du personnel politique de tous les partis avec le consentement de ces derniers (comme en Allemagne) ?
- un gouvernement d’union nationale contre les partis, des citoyens détachés d’appartenances partisanes qui représentent la nation contre les partis ?

Il va de soi que le gouvernement de grande coalition est totalement inacceptable.

Le deuxième point qu’il faut faire entendre est donc le suivant : seul un gouvernement d’union nationale contre les partis qui ont failli peut être envisagé.

Comment cela pourrait-il se passer ?

F. Hollande doit sentir la pression de la nation. Il faut qu’il n’ait plus de doute sur le fait que lui, son gouvernement, son parti, sa majorité, son opposition ne représentent plus grand chose, sinon plus rien, que les digues ont cédé, que la nation va reprendre ses droits, d’une façon ou d’une autre. Il a cependant le choix entre plusieurs options. L’histoire se souviendra de lui pour le choix qu’il va maintenant devoir faire.

1. Il peut tenter de sauver l’euro-libéralisme social-démocrate atlantiste qu’il a porté toute sa carrière, mais — comme dit plus haut — que changeront ces quelques mois supplémentaires ? Cela ne reviendra qu’à prendre le risque de compliquer davantage la situation pour finir par livrer la France au FN et à des soubresauts violents.

2. Il accepte l’impossibilité de continuer d’agir sous l’égide de l’idéologie qui a gouverné la France depuis plus de 30 ans et, tant que la situation est encore calme, passe la main à un premier ministre républicain.

C’est là le 3eme point : le pouvoir doit passer la main à un premier ministre républicain pour une sorte de cohabitation.

Ce premier ministre, composera un gouvernement resserré avec des personnes capables de tenir la barre.

Comme dans cette période de transition la nation sera très attentive à ce qui sera fait, il faudra organiser des référendums sur les questions les plus décisives afin de l’impliquer également dans les efforts que nous devrons forcément consentir.

Comme nombre de ces politiques impliquent un nouvel ordre international, une diplomatie très intense devra être mise en œuvre et le gouvernement organisé en conséquence.

Un soin particulier devra être accordé au débat public qui va renaître dans ces conditions car les tentatives de déstabilisation viendront de tous les azimuts.