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Comment rassembler "la France qui va bien" et "la France qui va mal" ?

dimanche 1er mai 2016, par François Bunner

« Alain Juppé et Emmanuel Macron sont les candidats de la France qui va bien. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ceux de la France qui va mal ». La conclusion remarquablement pertinente du dernier article de Julien Landfried réclame cependant une issue de secours pour dépasser ce face à face funeste.

Parue dans le FigaroVox ce 29 avril 2016, l’analyse de J. Landfried mérite le détour. Mais ce bon diagnostic posé, il nous faut surtout trouver comment rassembler ces deux France dans un grand dessein et des objectifs communs.

Vouloir "continuer la France"

Comme je ne cesse de le répéter depuis des années, pour échapper au marasme dans lequel la France se dissout, nous devons absolument réussir à convaincre nos compatriotes de vouloir "continuer la France". Cette grande idée, en plus d’être une réponse idoine à la globalisation, est pourvoyeuse d’une finalité suffisamment glorieuse pour mobiliser la nation et reste dans le domaine de ce qui dépend essentiellement de nous (à la différence de l’établissement de la paix perpétuelle par exemple).

Du point de vue de la critique, ce basculement de notre horizon politique suppose d’avoir fait entendre une réfutation vigoureuse de la formule mitterrandienne : "la-France-est-notre-histoire-et-l’Europe-(la-globalisation-heureuse-ou-fatale)-est-notre-avenir", antienne adoptée par l’essentiel de notre classe politico-médiatique, qui en a fait un réflexe quasi-pavlovien chez le tout venant. Non, nous sommes loin de la fin de l’histoire de la France et avec elle nous héritons de trésors pour construire notre avenir.

Du côté des propositions, cela suppose de réussir à rendre crédibles pour le jugement de nos concitoyens deux exigences politiques (contre les ritournelles "la France est trop petite", etc.) et de les articuler :

  1. qu’il est possible d’actualiser notre république indivisible, laïque, démocratique et sociale, face aux contraintes du monde d’aujourd’hui, contre les chimères individualistes-multiculturalistes-libérales-libertaires ;
  2. qu’il est possible de rassembler les nations pour instaurer un ordre international fondé sur l’indépendance et la coopération, contre les obsessions globalistes-otaniennes-fédéralistes-dérégulationistes.

Pratiquement, cela passera par :
- le fait de réussir à fermer un peu nos grandes gueules pour laisser plus de place à l’action capable d’affronter la réalité du monde ;
- réussir à rassembler le premier rang des patriotes capables de cette action, qui aujourd’hui s’ignorent voire se méfient les uns des autres ;
- rallier les rangs suivants de nos concitoyens.

« Continuons la France »

II y a un an, pour le 10ème anniversaire du « non » au référendum au Traité Constitutionnel Européen (29 mais 2005), nous avions lancé « continuons la France » pour justement rassembler le premier rang des citoyens qui agissent.

Mais en ces temps troublés, où nos concitoyens sont inquiets et désenchantés, il est bien difficile de mettre quelque chose en route depuis un lieu périphérique, car même si vous vous lancez, trop peu vous suivent, la tâche paraissant insurmontable aux gens. Cependant si un leader d’opinion qui n’est pas ignoré des médias se décidait… 

Donc, réponse à Julien Landfried et à tous ceux qui voudront bien entendre : c’est le candidat qui réussira ce rassemblement des citoyens capables d’agir pour « continuer la France » qui créera la surprise en 2017. Il évitera surtout bien des tourments à notre pays.

 

PS - l’article de Julien Landfried est ici : Qui sera le candidat capable de faire la synthèse entre la France qui va bien et celle qui va mal